Des organismes de normalisation ont été créés avec pour mission de définir des standards pour permettre l'intégration d'éléments provenant de fournisseurs distincts, mais aussi d'établir une concurrence plus saine.
D'une manière générale, le secteur de télécommunications a une longue habitude en normalisation. Parmi les organismes importants, citons l'International Telecommunications Union (ITU), qui est une agence spéciale des Nations-Unies -à ce titre, toute décision engage les gouvernements des pays membres à s'y plier-, et l'European Telecommunications Standards Institute (ETSI), un organisme européen, créé en 1989 pour contrebalancer l'influence du groupe de normalisation américain ANSI, à l'initiative du Conseil des ministres. C'est l'ITU qui a développé une série de recommandations, appelée série V, décrivant la connexion d'un modem à un réseau téléphonique. Pour sa part, l'ETSI a développé entre autres l'Euro-RNIS et la norme GSM.
Pour des domaines plus récents et plus complexes comme le multimédia, la situation est plus confuse dans la mesure où les acteurs sont plus nombreux. Jusqu'il y a peu, les standards développés dans le monde informatique par les organismes de normalisation décrivaient soit les éléments internes à un ordinateur, soit les connecteurs. C'est en partie ce type de standard (Ethernet, ...) qu'a développé l'Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE). Le groupe le plus connu pour ses activités dans le domaine informatique est cependant l'International Organisation for Standardisation (ISO). Par exemple, la norme MPEG sur laquelle nous reviendrons au point 2.6.5, est le fruit de l'ISO.
Les tableaux 1.2 et 1.3 reprennent quelques groupes de normalisation internationaux et régionaux.
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Les groupes de normalisation ont tous une structure différente. Cette structure comprend généralement un secrétariat et une série de domaines techniques dans lesquels uvrent une série de sous-groupes organisés hiérarchiquement. Ainsi, l'ISO est organisé en Technical Committees, puis en Sub-Committees et finalement en Working Groups. Voici, en guise d'illustration, la structure organisationnelle de quelques groupes de l'ISO:
Si les groupes de normalisation sont jugés indispensables, les industriels leur reprochent en général leur lenteur procédurale. Différentes initiatives privées ont ainsi vu le jour. Citons l'ATM Forum, le Digital Audio-VIsual Council (DIGITAL AUDIO VISUAL COUNCIL), l'Object Management Group (OMG) et le Wireless Access Protocol Forum (WAP FORUM) dont les objectifs respectifs sont la finition des normes ATM, la définition d'infrastructure complète de service multimédia interactif, la normalisation des environnements de programmation orientées objet sur réseau et les protocoles Internet dans les réseaux mobiles.
À cela il convient encore d'ajouter les standards du marché, qui n'ont fait l'objet d'aucun processus de normalisation mais dont l'usage est devenu incontournable.
Le multimédia est à l'origine de nouvelles tendances en matière de normalisation. Jusqu'il y a peu, on normalisait uniquement un composant d'un système. Pour un système de vidéoconférence, cela signifie qu'une norme est définie pour le son, une autre pour la vidéo, une autre encore pour les signaux de synchronisation, etc. Dans ces conditions, il aurait été difficile de s'assurer de la compatibilité d'équipements si l'ITU n'avait pas défini les normes H.32x qui chapeautent les différents composants d'un système de vidéoconférence (cf. 2.9.1 pour plus de détails sur ces normes). C'est également la motivation de la création du groupe DAVIC: définir un ensemble cohérent de normes permettant de fournir un service de télévision interactif, quitte à choisir si plusieurs normes couvrent le même composant.
Une norme ne se développe pas en une phase unique. La phase ultime est le statut de standard international. Avant d'en arriver là, une norme en cours de développement de l'ISO passe successivement par les étapes suivantes:
Signalons que chaque standard a un numéro unique; c'est
l'identifiant de la norme.